À bord de son professeur truck, Audrey est en quête de nouveaux enseignants

C’est un concept unique en France qui pourrait s’implanter dans le bocage. Ancienne professeur du lycée Curie de Vire, Audrey Kistler a créé voilà deux ans Professeur Truck, une classe mobile de soutien scolaire. Devant l’engouement, elle cherche à se développer.

A l’heure où les difficultés de recrutement de nouveaux professeurs et la baisse de motivation gangrènent l’Education Nationale, le concept d’Audrey Kistler pourrait bien faire fureur.
A l’aube du premier confinement, cette énergique professeure du lycée Marie Curie de Vire a eu un déclic : lancer des cours de soutien scolaire a bord d’un camping-car aménagé.

« Nous n’avons pas les moyens au sein de l’Education Nationale d’apporter aux élèves ce dont ils ont besoin pédagogiquement. J’étais frustré de laisser des élèves sur le quai ».

Un Truck aménagé en salle de classe

De là, l’idée de posséder sa propre salle de classe ambulante a germé « Je faisais déjà du soutien scolaire chez les particuliers, mais l’environnement n’est pas propice à l’apprentissage. Il y a toujours le chien, le petit frère ou la télé pour faire du bruit. J’avais besoin d’un vrai support pédagogique ».

Deux ans plus tard, Professeur Truck, la salle de classe ambulante d’Audrey, carbure.

« C’est un concept atypique, unique en France. Je me déplace directement chez les particuliers avec mon camping-car aménagé en salle de classe ».

A l’intérieur, un grand écran tactile occupe un pan du mur. Avec un stylet , les élèves tentent de résoudre des problèmes mathématiques ou de corriger leurs fautes de français. Quelques classeurs, crayons et autres fournitures sont disséminés dans cette salle de classe d’un nouveau genre.
L’ambiance écolière est présente jusque dans le moindre détail: les rideaux qui séparent la classe du siège du conducteur sont tachetés de crayons et de gommes.

Un concept qui séduit

Initialement implanté autour de Vite, Professeur truck a déjà sauté une classe. 6 mois. après son ouverture, l’entreprise inaugurait sa première franchise à Saint-Lo.

« On est un peu débordé par les demandes »,

reconnait Audrey Kistler. Une autre a même ouvert à Cannes, dans le Sud de la France (les élèves y viennent chercher une méthode différente pour combler leur retard ou se préparer efficacement à leurs examens.

« Les élèves ont besoin d’être rassurés, écoutés. Nous ne sommes pas dans la méthode à l’ancienne. Parfois nous passons plus de temps à les reconstruire personnellement qu’à enseigner des matières. »

Des profs recherchés

A Flers, Condé-sur-Noireau, Bagnoles-de-l’Orne, La Ferté-Macé, Professeur truck croule sous les demandes de soutien scolaire.

« Malheureusement, je ne peux pas accepter tout le monde par manque de bras »,

se désespère Audrey Kistler. Elle lance un appel au secours pour recruter des professeurs.

« Je recherche une ou plusieurs personnes intéressées pour se mettre à leur compte et ouvrir leur propre Professeur truck autour de Fiers et de La Ferté-Macé ».

Si des enseignants qualifiés sont recherchés. les titulaires de bac +2 ou bac +3 peuvent être acceptés.

« Il faut avoir les connaissances suffisantes pour donner des cours jusqu’au niveau terminale. Les intéressés doivent faire preuve de bienveillance, avoir envie de partager, d’être présent pour les élèves. Il n’y a pas de profil type »

Un budget de 40 000 €

En tant que travailleurs indépendants, le ou les futurs gérants locaux de Professeur Truck devront depenser autour de 40 000 € via leur société pour lancer leur projet.

« Cela comprend le droit d’entrée, la redevance, l’accompagnement dans la création de l’entreprise. l’achat du truck. Les franchisés resteront totalement indépendants concernant les tarifs leur pédagogie ».
Sur le bocage ornais, 10 à 15 élèves sont déjà intéressés par les cours de Professeur truck.
On arrive à se dégager un salaire et à rentrer dans les frais à partir de 25 cours par semaine », précise Audrey Kistler.

Un service de proximité d’un nouveau genre qui pourrait prochainement ravir élèves et parents de l’Orne.